Travailler à temps partiel après la retraite, est-ce une bonne idée? Pour certaines personnes, comme Jean Ouellet, c’est une occasion de redécouvrir une passion, de relever de nouveaux défis et de se reconnecter avec la société. Dans cette entrevue inspirante, il nous partage son parcours, ses défis et ses réussites, prouvant que l’âge n’est qu’un chiffre lorsque la motivation est au rendez-vous.
Racontez nous votre parcours et comment vous avez décidé de retourner au travail après la retraite.
J’aime beaucoup raconter que j’ai eu un parcours de vie professionnelle absolument privilégié. En fait, le hasard m’a amené à réaliser mes rêves d’adolescent, sans qu’ils aient été tout à fait précis et nommés, de vrais rêves quoi! En effet, je suis entré dans l’univers des organismes communautaires et humanitaires par la grande porte du bénévolat. J’ai ainsi développé ma créativité et mon désir d’entraide auprès des aînés en situation de vulnérabilité tout au long de mes presque quarante années sur le marché du travail. J’ai occupé plusieurs fonctions dans ce monde toujours avec enthousiasme, détermination et désir de dépassement. La retraite est arrivée presque un peu trop vite. À un âge dicté par les idées reçues, on s’oblige à quitter une situation. Après cinq ans de retraite « bien méritée », un ami me parle de son retour sur le marché du travail en tant qu’employé occasionnel et qu’il aime beaucoup son expérience. Cet échange éveille en moi l’idée d’un éventuel retour, je me dis : pourquoi pas moi?
Quels ont été les défis que vous avez rencontrés et comment les avez-vous surmontés?
En fait, je devais effectuer une mise à jour de mon rapport au marché du travail et aussi revoir mes outils de mise en marché de mon expérience et de mon expertise. J’ai envoyé quelques CV à différents organismes, sans retour. Je crois que je visais à côté de la cible. Heureusement, ma visite au Salon des aînés de la FADOQ m’a fait découvrir le GIT. Et là, tout a changé. Après avoir rencontré une conseillère en emploi, j’ai pu mieux recentrer mes intérêts afin de faire des choix plus appropriés. Aussi, il faut mentionner que nous avons mis à jour mon CV et ma façon de présenter ma candidature. J’ai aussi participé à des ateliers de formation au GIT qui ont vraiment stimulé mon désir de réintégrer le marché du travail.
Comment avez-vous réussi à décrocher un poste de préposé aux renseignements?
En fait, j’ai vu passer ce poste sur un site de recherche d’emploi. J’ai alors contacté ma conseillère au GIT afin de lui en parler et de lui dire l’immense intérêt que j’avais pour ce poste. C’est alors que nous avons travaillé à revoir mon CV pour faire ressortir mes expériences de travail en adéquation avec les exigences du poste affiché. De même, nous avons peaufiné ensemble ma lettre de présentation. L’expérience fut concluante puisque j’ai réussi à obtenir une entrevue de sélection où j’étais tellement enthousiaste qu’il était hors de tout doute que je décrocherais l’emploi en question. Cet emploi est très diversifié puisqu’il y a plusieurs étapes, dont l’inscription, l’accueil dans toutes les étapes de l’expérience des différents publics qui visitent l’établissement.
Quels sont les principaux avantages à reprendre une activité professionnelle après la retraite?
Je dirais que le principal avantage est de me reconnecter à la réalité de la société. Aussi, je réalise vraiment qu’à la retraite on se convainc qu’on n’est plus aussi performant que nous l’étions et c’est tout à fait inexact. Même à un âge plus avancé, toutes nos facultés sont encore présentes et c’est comme si elles ne demandaient qu’à s’exercer à nouveau. Au tout départ, c’est un défi à plusieurs niveaux : psychologique, physiologique, sociologique, etc. Toutefois, on relève ces défis un à un en éprouvant une très grande satisfaction à chaque étape, en quelque sorte, je puis dire que dans cet exercice je retrouve le travailleur amoureux de son boulot que j’ai toujours été! C’est une belle retrouvaille!
Quel message aimeriez-vous transmettre aux personnes qui hésitent à se lancer dans une nouvelle carrière ou à reprendre le travail après la retraite?
Oui, il peut y avoir une hésitation. Il faut s’écouter. Ce n’est peut-être pas pour tout le monde. Par ailleurs, comme je le dis à mes amis, si je n’aimais pas mon nouveau travail, je ne le ferais tout simplement pas. La grande question est là. Il faut, dans la mesure du possible, chercher et trouver un emploi qui nous stimule, qui nous fait envie. Dans mon cas, j’ai complètement bifurqué et changé de registre, en ce qui me concerne c’est très réussi. Et encore merci au GIT.
Et si c’était votre tour?
Le témoignage de monsieur Ouellet est une véritable source d’inspiration pour toutes personnes retraitées qui hésitent à trouver un emploi à temps partiel ou à temps plein. Avec une bonne préparation, un accompagnement adéquat et un brin de curiosité, il est possible de transformer cette étape de vie en une nouvelle aventure stimulante.
Vous aimeriez un appui pour trouver un emploi satisfaisant à la retraite? Contactez-nous!
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Dominique Jodry-Lapointe
Conseillère en emploi et aux entreprises