Nous avons rencontré différents employeurs qui brillent par leurs bonnes pratiques en attraction et rétention de main-d’œuvre expérimentée, que ce soit après la retraite ou en prolongation de carrière. Ceux-ci nous livrent en entrevue des témoignages d’expériences positives qui démontrent la valeur ajoutée des travailleurs expérimentés pour les entreprises. Aujourd’hui, nous vous présentons la Ferme Bédard Blouin.
L’entrevue de Sarah Bédard
- Comment perçois-tu le travail après la retraite?
- Prendre sa retraite c’est pas arrêter de travailler, c’est pas arrêter de contribuer. Prendre sa retraite c’est arrêter, je pense, de faire quelque chose qu’on a plus envie de faire, ou arrêter de faire quelque chose dans un rythme, dans des conditions qui ne nous conviennent plus. C’est ce que je perçois beaucoup au travers toutes les entrevues des gens que je rencontre qui veulent retourner sur le marché du travail : ils ont envie de faire quelque chose qu’ils aiment.
- Parle-nous de toi et de l’entreprise que tu représentes.
- Mon nom est Sarah Bédard, propriétaire associée de la Ferme Bédard et Blouin à Québec. C’est une entreprise familiale, je représente la 3e génération. Nous sommes producteurs en serre de végétaux ornementaux et pour le potager également, et nous avons des terres agricoles en pleine ville que nous exploitons pour faire de l’auto-cueillette de petits fruits, de courges et de citrouilles.
- Comment adaptez-vous vos postes pour les employés retraités?
- Qui dit ferme, dit travaux manuels un peu plus physiques; c’est sûr que c’est toujours une question qu’on pose aux gens. Par contre, on est bien conscients que c’est pas à eux qu’on va demander de monter dans un arbre ou de soulever des poids extrêmement lourds. On est bien conscients de ça, c’est vraiment aménagé en fonction des capacités des personnes…on est très ouverts, on est très compréhensifs ici, donc, c’est sûr qu’on s’adapte vraiment aux limites que les gens nous donnent. On a la chance d’avoir l’expérience avec des personnes retraitées, et donc on sait qu’on devra aménager leur quart de travail, par exemple : pour des durées plus courtes, avoir plus de flexibilité pour ceux qui veulent, par exemple, travailler moins de jours par semaine, qui doivent être proche aidant, qui ont des projets de voyages et autres… Tout ça fait déjà partie de notre quotidien avec les personnes retraitées qui viennent travailler à la ferme.
- As-tu des anecdotes à nous raconter?
- On a des gens - des mordus, mordus de jardinage, d’horticulture, là, vraiment, les passionnés, ils vont venir faire une saison puis ensuite ils vont se rendre compte qu'ils sont tombés comme dans une potion magique, ils vont poursuivre en faisant le DEP en horticulture qui est offert à Fierbourg à Charlesbourg. Un autre exemple un peu loufoque, l’an dernier, on reçoit des écoles et des garderies pour la période des courges et des citrouilles. On s’est trouvé une employée, une retraitée qui avait envie de relever le défi… On envoie un message à tous : « Est-ce que y’en a parmi vous qui ont déjà fait du théâtre, qui aimeraient animer des groupes d’écoles et de (…) garderies en faisant la sorcière ? » et puis c’est une retraitée qui a levé la main, et qui est venue, je dirais, peut-être trois à quatre matins, durant trois semaines, pour animer des jeunes.
- Que dirais-tu à un candidat retraité qui craindrait de postuler?
- Je dirais qu’il ne faut vraiment pas s’empêcher de retourner sur le marché du travail pour peut-être certaines craintes. Dans notre cas, on est habitués d’en avoir des personnes retraitées, donc au fil du temps on a été capables de s’adapter à eux puis de comprendre leur réalité. C’est une occasion, en fait, de sortir de sa zone de confort pour mettre vraiment à profit tout le bagage qu’on a accumulé dans sa vie, et pour ça, je pense que bien que certains reviennent un peu fatigués de leur fin de journée, je pense qu’ils sont fiers puis ils se sentent accomplis lorsqu’ils ont terminé leur journée. On n’a que des expériences positives, on a un taux de rétention de personnes employées à peu près 98%. Si on a des petits problèmes, ça va être des trucs de santé, des petits bobos de santé qui vont survenir, mais autrement, les gens sont vraiment toujours très heureux de leur expérience.
En conclusion : quelques faits saillants
- Le travail après la retraite peut être une façon de s’engager dans des activités passionnantes et significatives ayant un impact dans la communauté.
- La flexibilité et l’adaptation des tâches sont essentielles pour répondre aux besoins des employés retraités.
- La réorientation vers des activités comme l’horticulture montre que les personnes retraitées peuvent trouver de nouvelles passions et contribuer de manière significative à des domaines qui les intéressent.
- Un environnement de travail accueillant et compréhensif entraîne une haute satisfaction et rétention chez les employés retraités, démontrant la valeur ajoutée des travailleurs expérimentés dans différents secteurs.
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Sarah Bédard
Propriétaire associée, Ferme Bédard et Blouin

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